La DEPP (Direction de l’Évaluation, de la Prospective et de la Performance) vient de publier son deuxième Baromètre du bien-être au travail dans l’éducation nationale. Cette étude, réalisée un an après la première édition, révèle des tendances relativement stables dans les déclarations des personnels de l’éducation.
Bien que les niveaux de satisfaction soient en légère augmentation, les enseignants évaluent toujours leur satisfaction professionnelle à un niveau inférieur à celui des travailleurs français en général. Cette édition explore en détail les différents aspects du bien-être au travail, des perspectives de carrière à la rémunération, tout en mettant en lumière les variations entre les diverses catégories de personnels.
Satisfaction professionnelle : un regard critique
Les personnels de l’éducation attribuent en moyenne une note de 5,9 sur 10 à leur satisfaction professionnelle, demeurant inférieure d’un point à la moyenne nationale. Les enseignants remplaçants du premier degré, du second degré, et les médecins scolaires semblent les moins satisfaits, notant respectivement 5,6, 5,7 et 5,7 sur 10. En revanche, les directeurs d’école totalement déchargés, les CPE, et les personnels administratifs de catégorie B ou C se distinguent avec une satisfaction plus élevée, atteignant en moyenne 6,4 sur 10.
Rémunération et conditions de travail : des défis persistants
Les personnels de l’éducation nationale expriment une insatisfaction générale à l’égard de leurs perspectives de carrière, de l’avancement, de la promotion, de la titularisation, et de la rémunération, attribuant une note moyenne de 2,9 sur 10.
La rémunération elle-même est une source majeure d’insatisfaction, notée en moyenne 3,3 sur 10. La charge de travail est également perçue comme excessive, avec une moyenne de 7,4 sur 10. Les préoccupations liées au pouvoir d’achat sont largement partagées, avec 57% des personnels attribuant des notes entre 0 et 3 sur 10.
Domaines de satisfaction : un équilibre fragile
Cependant, certaines dimensions suscitent des niveaux de satisfaction plus élevés. Les personnels apprécient leur établissement d’exercice, avec une satisfaction moyenne de 7,0 sur 10. Le sentiment de sécurité dans et aux abords de l’établissement obtient une évaluation élevée, à 7,9 sur 10. De plus, les relations avec les élèves et les collègues sont des aspects du travail qui génèrent une satisfaction notable, notées respectivement 7,3 et 7,7 sur 10.
Focus sur les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH)
Pour la première fois interrogés en 2023, les AESH présentent des niveaux de satisfaction légèrement supérieurs à ceux des autres personnels, à l’exception de la rémunération et des perspectives de carrière.
Ces professionnels dédiés à l’accompagnement d’élèves en situation de handicap évaluent en moyenne leur satisfaction au travail à 7,1 sur 10. Cependant, la rémunération et les perspectives de carrière suscitent des notes plus basses, avec respectivement 2,1 et 2,2 sur 10.
Perspectives et besoins d’amélioration
Bien que des aspects du travail dans l’éducation nationale soient sources de satisfaction, des défis persistants tels que la rémunération, les perspectives de carrière et la charge de travail nécessitent une attention particulière.
L’amélioration de l’aménagement de fin de carrière émerge comme une priorité, surtout parmi les personnels ayant une longue expérience. Cette analyse approfondie du baromètre offre une vision nuancée du bien-être au travail dans le secteur éducatif, soulignant la nécessité de mesures visant à accroître la satisfaction des personnels et à relever les défis persistants.