Les Écoles polytechniques fédérales suisses s’apprêtent à bouleverser le paysage éducatif en annonçant une augmentation significative des frais de scolarité pour les étudiants étrangers. Dès 2025, ces établissements prestigieux tripleront les taxes d’inscription, suscitant de vives réactions et un débat intense sur l’accessibilité de l’éducation supérieure en Suisse.
Cette décision stratégique vise à renforcer la compétitivité internationale tout en soulevant des questions cruciales sur l’équité et l’attractivité des institutions suisses pour les talents mondiaux. Découvrez les implications de cette mesure audacieuse et son impact potentiel sur le futur des études supérieures dans ce pays alpin.
Impact de l’augmentation des taxes sur les étudiants étrangers
Le triplement imminent des frais universitaires pour les étudiants étrangers dans les Écoles polytechniques fédérales (EPF) suscite de vives préoccupations. Actuellement fixées à 730 francs par semestre, ces taxes atteindront 2190 francs dès l’automne 2025.
Cette mesure vise à compenser une réduction budgétaire annuelle de 100 millions de francs imposée aux EPF, qui ne bénéficient pas de financements cantonaux supplémentaires. Les associations étudiantes, telles que VSETH et AGE Poly, s’opposent fermement à cette décision, arguant que la sélection des étudiants devrait se baser sur le mérite plutôt que sur leur capacité financière. Environ 60% des étudiants de l’École polytechnique fédérale de Lausanne sont concernés par cette hausse significative.
Justifications économiques et politiques de la décision
La décision d’augmenter les taxes pour les étudiants étrangers dans les Écoles polytechniques fédérales repose sur des impératifs économiques clairs. En effet, l’objectif est de réaliser une économie annuelle de 100 millions de francs dès 2025, en réponse à une pression budgétaire accrue.
Le Conseil des EPF a élaboré cette mesure en accord avec le Parlement fédéral, qui a exprimé un soutien majoritaire malgré l’opposition du Conseil fédéral. Cette initiative s’inscrit dans un contexte où les EPF ne reçoivent pas de financements cantonaux additionnels, contrairement aux autres universités suisses. La réglementation transitoire permettra toutefois aux étudiants déjà inscrits de terminer leur cursus sans subir cette augmentation.
Comparaison avec d’autres institutions suisses et contexte international
En Suisse, certaines universités appliquent déjà des différences tarifaires entre étudiants indigènes et étrangers. Par exemple, à l’Université de Saint-Gall, les frais pour un étudiant suisse s’élèvent à 1229 francs par semestre, tandis qu’un étudiant étranger paie 3129 francs. Récemment, le canton de Berne a également décidé de tripler les taxes pour les étudiants étrangers dans ses hautes écoles.
Sur le plan international, la question des taxes universitaires est au cœur des discussions entre la Suisse et l’Union européenne. Bruxelles pourrait envisager une clause de sauvegarde en matière d’immigration si la Confédération garantit une égalité de traitement fiscal entre étudiants suisses et européens.